26 mars 2011

Chapitre 8 : Les 7 médaillons

De la large fenêtre de son bureau da Vinci aperçoit les jeunes gens masqués et couverts de leur large cape sortir en compagnie d’Allesandro et se diriger vers le haut de la calle San Marco en direction de La Fenice.

Il sait ce qu’ils sont venus chercher. Un secret. Certes celui-ci ne rivaliserait jamais avec celui de la Grande Pyramide ou celui de l’Arche d’Alliance mais assurément, il maintiendrait tous les historiens et les critiques d’art en haleine et dans la plus grande confusion durant des siècles.

Ce secret était partagé par deux personnes : Leonardo da Vinci, son ami et peintre et lui même. Nombreux étaient ceux qui venaient chercher auprès de lui la réponse à cette énigme. Ils savaient que Leonardo resterait muet comme une carpe. Il ne répond jamais, comme il dit souvent, aux questions du premier idiota venu. Pourquoi donner la réponse à un problème qu’un crétin pourrait très bien résoudre seul si il y prêtait attention?

— Ce secret t’appartient autant qu’à moi, da Vinci, lui avait dit un jour Leonardo. Sans doute même un peu plus. Je te laisse seul juger si tu dois le révéler. Après tout cela ne changera pas la face du monde. Mais tu sais combien j’aime les secrets. Le monde en a besoin pour rêver.

Perdu dans les arcanes de ses pensées il entendit à peine Eleana frapper à la porte et entrer sans bruit. Elle portait du thé et le courrier.

—Tu leur a parlé ? questionna da Vinci.
— j’ai parlé à Antonella, c’est encore une enfant, elle croit tout ce qu’on lui dit.

Il songea un court instant à Antonella. Sa beauté lui rappelait la femme qu’il avait aimé. Non parce que les deux jeunes femmes se ressemblaient, mais parce que la beauté d’Antonella lui évoquait le souvenir de l’insolente jeunesse d’un amour perdu qui transcendait son passé.

— Bien, nous ferons en sorte qu’ils découvrent la vérité mais je ne peux résister au désir de jouer avec eux comme un chat avec deux souris. Que savent-ils ?
— Je leur ai dit qu’ils trouveront la solution de l’énigme dans le petit bureau du premier étage. J’ai donc suivi vos instructions. Sur le mur face au bureau, j’ai accroché les six médaillons qui forment le rébus que vous avez composé. Le septième qui représente la solution, le voilà. Elle lui tendit une petite boite nacrée. Vous m’avez dit que vous décideriez vous-même de l'endroit où il serait placé. J’ai aussi rangé au hasard dans les rayonnages les livres que vous m’avez indiqués et vos carnets de voyage.
— Je vous remercie Eleana. Je me sens aujourd’hui d’humeur joyeuse et malicieuse. Pour fêter ça, servez nous pour le déjeuner, quelques bonnes bouteilles de Nero d' Avola, cet excellent vin sicilien qui fait battre mon cœur comme celui d’un enfant.

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