25 mars 2011

Chapitre 7 : Le secret

— Antonella, je ne sais pas si nous devrions nous immiscer ainsi dans la vie privée de cette homme. N’oublie pas pourquoi nous sommes venus et par qui nous sommes mandatés, dit Anselmo d’une voix douce en regardant Antonella.

La jeune fille répondit sans hésiter :
— Je le sais Anselmo, je n’ai pas oublié, mais je t’en prie, fie toi à mon jugement. Si nous voulons percer le secret que garde da Vinci nous devrons gagner sa confiance et pour cela apprendre à mieux le connaître. N’oublie pas que nous ne sommes pas les premiers à avoir tenté de découvrir ce qu’il est le seul à savoir. Il nous reste seulement six semaines. Après, les médecins le lui ont dit, il sera trop tard.

— Sans doute as tu raison. Alors je t’écoute. Qu’est-ce qu’Eleana t’a confié?
—Viens, suis moi, je vais t’emmener dans une pièce du palais qu’Eleana m’a montrée. Elle m’a assurée que j’y trouverais toutes les réponses aux questions que je me posais. Da Vinci lui aurait dit que tous ses secrets étaient accrochés à ces murs.
— Pourquoi Eleana a-t-elle commencé à te parler pour t’en dire finalement si peu? coupa Anselmo.
— Parce qu’il va mourir et qu’elle n’en sait pas plus, répondit la jeune fille. Et que ces secrets n’ont plus de raison d’être gardés. Et puis je crois que la raison principale de ses confidences est que je l’ai charmée. Crois-tu que j’ai du charme? Elle fit alors des lèvres une moue si délicieuse qu’Anselmo sentit son cœur s’évanouir.

Au moment où le jeune couple, sortait rapidement de la terrasse, traversait le salon d’apparat pour s’engouffrer dans l’escalier qui menait à l’étage inférieur un jeune homme entra et se présenta.

— Bonjour. Mon nom est Alessandro. Da Vinci m’a chargé de m’assurer que vous ne manquiez de rien et de vous faire découvrir Venezia. Le carnaval a commencé. Et il leur tendit deux masques. Venez...


Quand ils sortirent le jour se levait à peine mais déjà une foule masquée se rassemblait par petits groupes. Des farandoles se déployaient au son de musiciens de rues qui jouaient de l’organetto et du mandolino. Ils passèrent rapidement devant il teatro La Fenice, suivirent la calle delle Veste jusqu’au canal où ils embarquèrent dans une gondole qui devait les mener sur l’autre rive vers la Chiesa di Santa Maria della Salute. La foule grossissait et un cortège radieux et sensuel se dispersait dans toute la ville, irradiant des parfums, des mystères et des rires dans une atmosphère de Commedia dell'arte.
Antonella, le feu aux joues, derrière son masque riait et ne dissimulait pas sa joie. Anselmo serra sa main dans la sienne et d’un geste remercia Alessandro pour sa présence complice et joyeuse.

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